Prenez une orange, épluchez-la en cassant le moins possible le zeste. Maintenant, essayez d’étaler cette peau sur un support plat. Vous savez maintenant à quoi sert un système de projection : aplanir une partie de la surface du globe terrestre sans tout casser. Vous avez également une bonne idée de la complexité de la tache.
Définition (Wikipedia) : La projection cartographique est un ensemble de techniques géodésiques permettant de représenter une surface non plane (surface de la Terre, d’un autre corps céleste, du ciel, …) dans son ensemble ou en partie sur la surface plane d’une carte.
Distinguons :
les données projetées, qui ont un système de projection (!)
les données non projetées, qui ont un système de coordonnées
NB: les données sans système de projection ni système de coordonnées ne sont tout simplement pas géographiques.
La mesure de longueur ou de surface sont beaucoup plus simples sur un surface plane. C’est une des raisons d’être des systèmes de projection, qui simplifient beaucoup la vie des géographes (et des logiciels SIG) :
Les données géographiques ont un système de projection/coordonnées. Pour le connaître, ouvrez la couche dans votre logiciel SIG (QGis, ArcGis…) et cherchez dans les propriétés de la couche.
Si le jeu de données n’a pas de système de projection/ de coordonnées connu, il vous faudra le trouver puis l’assigner. Dans ce cas, il n’y a pas de règle absolue mais quelques astuces :
NB : avec un mauvais système de projection, votre donnée sera complètement à l’ouest (ou à l’est…). L’avantage d’une erreur de projection est qu’elle est généralement très visible.
Rappelez-vous la peau d’orange : la projection parfaite n’existe pas. Le choix d’un système de projection est fonction des objectifs de la carte (respect des distances, des mesures d’angle…) et de l’étendue de la zone couverte. On distingue trois grands types :
Les systèmes de projections sont très nombreux, et Wikipedia donne une liste illustrée. Nous nous contenterons de n’en citer que 3, plus un système de coordonnées :
Dans la définition des systèmes de projection, les paramètres False Easting (Xo) et False Northing (Yo) qui corrrespondent à un coin de la carte projetée peuvent vous aider. Si vous ne connaissez pas le système de projection d’une donnée, regardez la gamme de valeurs des coordonnées et comparez les (en X et Y) avec les valeurs Xo, Yo de ces quelques systèmes :
X0 | Y0 | EPSG | |
Lambert 93 | 700 000 m | 6 600 000 m | 2154 |
Lambert 2 étendu | 600 000 m | 2 200 000 m | 27572 |
UTM Zone (x) | 500 000 m | 0 m | 32601 à 32760 |
WGS84 | – | – | 4326 |
Nb: j’ai ajouté les codes EPSG dans ce tableau, car ils sont fréquemment utilisés en SIG (et Web SIG).
Changer de système de projection/Coordonnées peut traduire deux taches très différentes, correspondantes à des outils différents dans votre logiciel de SIG. Attention à ne surtout pas confondre :
Evidemment, ce texte ne fait qu’effleurer les systèmes de projection, et il reste plein de choses à dire : les notions de géoïde et ellipsoïde… J’espère que ces quelques lignes vous aideront et que vous saurez quoi mettre dans « Référentiel de coordonnées » (ou « Information sur le système de référence »), la prochaine fois que vous saisirez une métadonnée dans le catalogue (Geonetwork) d’OSURIS,.